La lecture à haute voix en cycle 3

Mais pourquoi nos élèves ont-ils du mal à lire à haute voix? Pourquoi certains d’entre eux ne sont pas encore capables de répondre même oralement à des questions de compréhension simples et explicites en cycle 3 ?

– “ils ne sont pas concentrés” ou “ils n’écoutent rien”

=> réponse un peu facile… Je me suis penchée sur la question…

Premier constat

Je me souviens avoir travaillé à la fac sur les difficultés liées à la lecture à voix haute avec Catherine Le Cunff, auteure du livre Enseigner l’oral à l’école primaire. Elle avait porté notre attention sur les points de fixation en lecture, c’est à dire sur les mouvements oculaires au cours de la lecture.

En observant un enfant de CE2 et un lecteur adulte, le constat est évident :

Conclusion : le lecteur expert anticipe davantage et son regard ne s’arrête pas sur chaque mot. C’est d’ailleurs pour cela que nous lisons plus rapidement dans notre tête qu’oralement.

Deuxième constat

En fouillant un peu sur le Net, je suis tombée sur un document parlant du décodage et du lien entre la lecture silencieuse et la lecture à haute voix. Il révèle toute l’importance de la lecture à haute voix. En effet, selon certaines études menées, bien que la lecture silencieuse nous permette souvent de mieux comprendre ce qu’on lit, le passage à la lecture silencieuse ne peut se faire qu’après avoir acquis “les automatismes de la lecture oralisée”. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsqu’on lit silencieusement, on lit oralement à soi même dans sa tête et que “l’information phonologique influence la lecture de façon automatique et quasi irrépressible”.

Observez donc un peu ces tests !

En voici l’analyse :

“Au final, l’ingénieuse batterie de tests que le psychologue a concoctée indique que le lecteur expert entend dans sa tête de façon irrépressible la “petite musique des mots” (voir les tests). En lisant en silence, on traduirait donc instinctivement les graphèmes en phonèmes : les lettres couchées sur le papier deviennent un bruit virtuel, celui produit si elles avaient été lues à voix haute. Et c’est par l’analyse de cette musique virtuelle que le sens est attribué aux mots ! C’est donc bien par le son, fut-il virtuel, que la forme prend sens…”

On comprend donc que la maîtrise de la lecture à haute voix est un élément essentiel pour devenir un lecteur expert. On peut donc déduire les constats suivants :

>  L’enfant qui lit lentement se concentre trop sur le déchiffrement et n’accède pas au sens.

>   Un bon lecteur ne segmente ni les syllabes, ni les mots. Pour comprendre, il faut lire plus vite que la parole.

>   Il faut donc dominer le déchiffrement pour anticiper.

Le nombre de points de fixation posés par un lecteur constitue donc un réel indicateur d’anticipation. Voilà ma conclusion ! Et je pense que je m’en servirai comme critère d’évaluation de la lecture à voix haute (le problème étant que cela demande beaucoup de temps).

Si mon contenu vous plait, n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux 💕

Mise en place

Bon, c’est bien joli tout ça, mais comment travailler cela avec nos chers bambins ?

Bien évidemment, il va falloir lire à haute voix quotidiennement en y consacrant au moins 15min. Il faut motiver les enfants et pour les motiver, il faut les amuser donc jouer avec la ponctuation, avec les indices grammaticaux, lire à plusieurs etc.

Toujours en fouinant, j’ai trouvé un vraie mine d’or sur le site de l’académie de Caen.

Quitter la version mobile