Le monde de l’enseignement est bien connu pour être en grande partie peuplé de femmes ! N’en déplaise à certains, c’est un fait ! Alors forcément, pour beaucoup d’entre nous, le congé maternité est un moment de notre vie professionnelle qui se prépare.
Réussir à prendre du recul !
Lorsque l’on sait que notre année va être interrompue par la venue d’un petit bout, professionnellement parlant, c’est le stress. Vous savez ! Cette fichue conscience professionnelle qui nous pousse à forcer, à tirer sur la corde pour avancer au maximum le programme et les projets parce qu’on sait qu’il n’y aura personne pour nous remplacer sur le poste avant telle date…
Alors on tient et parfois ça passe ! Et c’est tant mieux ! C’est ce que j’ai vécu pour mon premier enfant, j’ai débuté mon congé sereine avec la sensation du devoir accompli :-D
Et parfois… ça casse… C’est ce que j’ai vécu pour ma deuxième grossesse qui ne s’est pas du tout déroulée comme je l’avais pensé/prévu. Des soucis de santé m’ont alitée dès le 4ème mois de grossesse. Bizarrement, je n’ai aucunement culpabilisé malgré le mécontentement des familles (remerciements à mon dir’ qui m’avait fait des retours au lieu d’éventuellement penser à s’abstenir). Bref, la santé, c’est la priorité et l’Education Nationale ne sera pas là pour réparer les pots cassés alors parfois c’est comme ça, on n’a pas le choix et c’est OK !
C’est là qu’il faut savoir lâcher prise et ne pas trop culpabiliser et ce même si on n’est pas remplacé(e) (plus facile à écrire qu’à ressentir!).
Mais c’est là aussi que j’ai fait pas mal d’erreurs…
Anticiper côté école…
Je n’avais pas suffisamment anticipé la passation avec le remplaçant, imaginant pouvoir le rencontrer tranquillement pour passer le relai. J’ai donc cumulé le stress dû à mes soucis de santé et celui lié à l’école dont je me serai bien passée. J’ai eu des contacts téléphoniques avec le remplaçant arrivé 3 semaines après mon arrêt et… à part lui envoyer mes programmations, j’ai été vite démunie pour lui expliquer oralement mon fonctionnement (je n’étais clairement plus dedans…).
Alors il n’est pas question de préparer la classe pour le remplaçant mais depuis, je prépare chaque année un document regroupant l’ensemble de mes supports et méthodes utilisés et j’affiche systématiquement mes programmations.
Voici celui de cette année (double niveau) :
Voici également un petit document PDF que j’ai trouvé chez Lamaitressenbaskets. Il permet de synthétiser les informations relatives au fonctionnement de l’école.
Ainsi, contact téléphonique ou pas, je pense qu’un remplaçant se repère un peu plus vite. Et pour le reste, il faut apprendre à déléguer et à se détacher de sa classe, même si c’est parfois difficile.
Dernière chose, pensez à trier en amont le matériel que vous souhaitez laisser à disposition ou non. J’ai malheureusement constaté la disparition de certains outils ou ateliers… Et ça, c’est vraiment rageant quand on sait le temps qu’on peut parfois passer à les construire…
Anticiper au niveau administratif
Côté paperasse, s’il vous faut envoyer votre déclaration de grossesse dans les 14 premières semaines ou avant la fin du 3e mois à l’IEN. Il faut aussi se préparer à un éventuel congé pathologique (un arrêt maladie) qui peut survenir avant le début du congé maternité.
Lors de ma seconde grossesse, j’ai dû être en arrêt maladie durant plus de 3 mois. Et que s’est-il passé ensuite ?? Mon salaire a baissé, j’ai été rémunérée à demi traitement pendant plus d’un mois avant que mon congé maternité ne commence. Et là, franchement, financièrement parlant, ce n’est clairement par le meilleur moment quand on a l’arrivée de bébé à préparer…
Ce que j’ignorais à l’époque, c’était que ma mutuelle inclut la Prévoyance (complément de salaire lots d’un demi traitement) ! Elle aurait ainsi “comblé ma perte de salaire” à la suite des 3 mois d’arrêts maladie !
Pour cela, ce qu’il faut savoir, c’est qu’il faut effectuer une demande de prestations d’allocations journalières auprès de la MAGE. Je l’ignorais et je pense que nous sommes beaucoup dans ce cas alors pensez-y !
Tout cela est valable également pour des pertes de revenu suite à une maladie ou à un accident. Voici une petite infographie qui illustre bien la prise en charge par la mutuelle (la MAGE pour mon cas).
On comprend l’importance de cette prise en charge qui permet une compensation de la perte de salaire jusqu’à 2 ans pour le congé de longue durée ou de longue maladie!
MAGE Prévie et MAGE Prévie+ assurent un complément à la part de salaire versée par l’employeur (ou indemnités versées par la Sécurité sociale). Le droit aux allocations journalières prend effet dès la mise à demi-traitement (pour tout arrêt de travail dont la pathologie déclarée ou diagnostiquée débute après la date d’adhésion ou du délai de carence) et couvre toute la période où le fonctionnaire perçoit 50% de son salaire.
A la MAGE, la garantie Prévoyance fait partie du contrat santé mais peut être souscrite séparément si vous avez déjà une mutuelle ailleurs et cela peut-être vraiment intéressant si on se penche sur la question !
En bref…
Partir en congé maternité est un moment dont on ne nous parle… JAMAIS ! Et pourtant, dans notre métier, c’est un moment qui devrait être accompagné, tant pour le bien-être de l’enseignante que pour celui des élèves. La réalité du terrain est toute autre, on le sait bien… Alors on fait comme on peut. Le côté financier n’est pas à négliger non plus, en se renseignant bien, on se rend compte que certaines assurances proposées par les mutuelles permettent de mieux gérer les aléas de la vie.
Avec le recul, je pense être passée à côté de pas mal de choses pour bien gérer ce moment-là alors j’espère que ce retour d’expérience vous sera utile !